Je n'imaginais pas partir aussi loin ce soir.
Je lézarde sur la varangue lunaire en basse ville de Chartres.
Les alizés frôlent mon visage, embrouillent mes cheveux, piquent mes joues rosies par la fraicheur nocturne.
Des palmiers s'invitent à la danse et jouent avec les cils de mes yeux étoilés.
Ils m'étreignent et j'entends les rouleaux écumeux fendre l'Avenue Foch.
Le vent bouge le réel.
Les lumières se mêlent aux étoiles serties dans le taffetas marine du ciel d'automne.
Les tilleuls se prennent pour des palétuviers.
Les balises clignotent en haut des lampadaires.
Et sèment le trouble sur le grège des immeubles chartrains.
Maintenant j'entends les voiles qui s'entrechoquent et les focs qui claquent.
L'horizon est une lame incertaine.
La lune vient s'en mêler et brouille mes pensées.
L'air est une berceuse rythmée.
Je plonge, je m'enfonce, la rêverie m'absorbe.
C'est étrange.
L'air frais titille mes narines.
C'est le début d'un étrange réveil.
Je lutte, je disparais dans les plis sonores de l'océan.
Un vent presque breton m'arrache aux alizés.
Des larmes gorgent mes yeux.
Je vis la douleur de renaître au réel.
Merci de respecter l'oeuvre de Monique et de ne pas utiliser ou reproduire son tableau.
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Josette Plart (mercredi, 03 mars 2021 21:11)
Merci Monique pour ce magnifique moment !