DEFI : poésie sur couverture n°9

DÉFI : "POÉSIE SUR COUVERTURES" n° 9

Voici un petit poème improvisé à l'aide de titres de livres de ma bibliothèque personnelle.
Insérez-le ou dispersez-le dans votre texte ou poème, où bon vous semble, ou inspirez-vous en pour créer une ambiance.
Jusqu'à 20 - 30 lignes maximum. 📚🖋

 

 Chaman - Jean Bertonlino
Voyez comme on danse - Jean d'Ormesson
Un bûcher sous la neige - Susan Fletcher
Le cœur des flammes- Nicholas Evans

 

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Commentaires: 3
  • #1

    Kinna (mardi, 05 mai 2020 17:56)

    Cela se passait dans une large cour entourée de constructions hétéroclites. Le peu de lumière rendait les ouvertures de portes effrayantes. Que cachaient-elles dans ce clair-obscur où l'on voyait des couleurs rougeâtres danser sur les carreaux des fenêtres ?
    Le chaman, drapé dans une peau de bête (je n'ose dire une peau d'ours, car voilà longtemps que ces animaux ont abandonné notre région) se tenait, grand, fier et imposant, devant un bûcher sous la neige. Le cœur des flammes ronflaient malgré l'humidité environnante et des langues de feu s'élevaient vers le ciel, cherchant à se venger. Se venger de qui, de quoi ? Leur vivacité s'opposait au calme de celui qui surveillait d'un œil étincelant l'évolution de la soirée.
    Nous n'étions pas nombreux pour assister à cette célébration. Les femmes, serrées les unes contre les autres, essayaient de lutter contre le froid car la chaleur du feu n'arrivait pas jusqu'à elles. Quelques hommes, plus téméraires, s'étaient rapprochés du brasier qui éclairait leurs faces attentives et anxieuses.
    En cette fin d'hiver tardif, personne n'aura à cœur d'entonner la rengaine "Voyez comme on danse" qui clôture habituellement nos rencontres.
    Mais le chaman commence à se balancer. Son corps oscille de droite à gauche. Le silence s'accentue. Nous attendons tous les paroles qui doivent éloigner de nous les mauvais esprits qui risqueraient de détruire nos futures récoltes...

  • #2

    Françoise T. (mardi, 05 mai 2020 19:10)

    Ce printemps-là avait la flamboyance d’un début du monde.
    Elle avait installé son bivouac solitaire dans une clairière de la grande forêt de l’Ouest.
    Sa cabane ouvrait vers le lac qui brille là-bas en aval de la vallée bleue.
    Ce temps suspendu hors des espaces connus lui avait paru durer une belle éternité de vie belle et dense, dans son silence et sa solitude choisie.
    Chaque matin elle rendait grâce à la vie qu’elle accueillait dans ses premières lumières. Puis elle partait explorer les alentours, observant la vie si pleine de la faune, découvrant la variété des plantes, racontant des histoires au ruisseau …
    Chaque soir elle allumait un feu entre les grosses pierres qu’elle avait assemblées depuis le bord du chemin.
    "Le cœur des flammes" était comme un écho avec la ferveur qui vibrait en elle de cette relation forte qu’elle avait pu établir avec cette nature puissante.
    Quand le feu s’apaisait de ses premiers embrasements, elle entamait une rotation, d’abord à pas lents, puis dans une marche plus vive, elle parlait aux arbres, aux derniers oiseaux qui s’étonnaient de son chant. "Voyez comme on danse" lançait-elle aux étoiles de la grande voûte.
    On aurait dit un "Chaman" pratiquant un rituel secret, en relation avec les âmes anciennes et les forces de la forêt
    Puis, elle s’endormait doucement, laissant survivre en elle les braises de cet amour si fort, secret entre elle et cette nature, comme "Un bûcher sous la neige" pour qui ne sait le percevoir.

  • #3

    Alice- Autour des Mots (mercredi, 06 mai 2020 15:36)

    Les femmes sont à l'honneur dans cette relation particulière aux flammes, à cette liberté sauvage que l'on devine ! Merci à vous pour ces textes !